Paroisse Orthodoxe de la Nativité du Christ
 
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Icône de Pâques

17 avril 2012

"Le Christ est ressuscité des morts/ par sa mort Il a terrassé la mort/ à ceux qui sont dans les tombeaux,Il a donné la vie !"

tropaire de la Résurrection

Pour évoquer la Résurrection du Christ la tradition orthodoxe a recours à deux images : les femmes myrrophores devant le tombeau vide et la Descente du Christ aux Enfers.

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Les femmes myrrophores au tombeau, Deçani

La première fait référence au récit des quatre Evangiles ( Matthieu 28, Marc 16,Luc 24 et Jean 20) rapportant comment les femmes disciples du Christ s’étant rendues au tombeau au lendemain du sabbat avec des onguents pour le corps, trouvèrent le tombeau vide à l’exception des bandelettes et virent deux anges qui leur confirmèrent que Jésus était ressuscité des morts et les attendait en Galillée.

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le Christ relevant Adam icône russe XXe siècle

La seconde, d’une écriture plus complexe, est appelée l’icône de l’Anastasis terme grec correspondant à l’idée de descente et de remontée ( à la manière d’ un plongeur). Elle montre le Christ ressuscité tout illuminé de la lumière de sa gloire divine ( vêtement blanc éclatant et mandorle ) descendu aux Enfers pour relever Adam , Eve , les justes de l’Ancien Testament , le bon larron symbolisant à eux tous l’humanité dans l’attente du salut, les arracher à la mort et les remonter avec Lui dans le Royaume de la vie éternelle.Dans une attitude très dynamique le Christ piétine les portes (symboliques) des Enfers arrachées , l’Enfer ,personnalisé par un diable, enchaîné et il saisit avec autorité Adam et Eve par les poignets pour les sauver à ses côtés.

Il s’agit d’une icône éminemment symbolique d’un contenu théologique puissant signifiant par tous ses détails la victoire du Christ , qui est la Vie par excellence, sur la Mort incarnée par le Diable , qui n’est que division et corruption.

Cette image de la descente aux Enfers ( on dit parfois aux Limbes) s’enracine dans les Psaumes ("Levez-vous portes éternelles et le roi de gloire entrera "Ps ) , l’épître de Paul aux Ephésiens ( Eph. IV/ 9-10), l’épître de Pierre (I Pierre 3-19), les Actes des Apôtres (Actes II 24-28) ; elle est reprise dans le Symbole des Apôtres puis dans les récits apocryphes qui inspireront à leur tour l’iconographie orthodoxe mais aussi l’iconographie latine occidentale et le théâtre des Mystères jusqu’au XV e siècle. Elle est abondamment développée dans tous les textes liturgiques des vêpres du samedi Saint et des matines pascales de la liturgie byzantine.

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Anastasis St Sauveur In Chora Constantinople

Contemplant l’Anastasis de l’ancienne église byzantine du Saint Sauveur à Constantinople Olivier Clément a admirablement décrit le dynamisme inégalé de cette fresque : " Le Christ descend aux Enfers comme la foudre, il brise les portes de l’abîme, ...il arrache toute l’humanité à son tombeau. Lui même est bondissement vainqueur, danse triomphale...mouvement du plongeur qui va s’élancer vers l’air et la lumière...Il fait voler Adam et Eve de leurs tombeaux.. ici la dissymétrie est.. pulsation de vie ... et se résout dans le visage, royal et tendre , souverainement immobile dans ce tourbillon libérateur.( ...) le sens de cette scène c’est que la chrysalide de ce monde se déchire et le cosmos en sort métamorphosé".

in O. CLEMENT Dialogue avec le Patriarche Athénagoras , Fayard, 1969.

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